La Basse Californie

Et nous voici arrivés au Mexique, un nouveau pays que nous ne connaissons pas du tout et que nous nous réjouissons de découvrir… Le passage de la douane à Tecate a été un peu chaotique mais au final tout s’est bien passé et en moins d’une heure tout était réglé. Je m’explique:

  • il n’y a aucun contrôle ni poste de douane pour la sortie des USA

  • pour le poste d’entrée au Mexique, c’est juste un système de signalisation automatique qui laisse entrer les véhicules l’un après l’autre dans une zone contrôlée par des caméras, et une barrière qui s’ouvre lorsque le processus est terminé

  • on se retrouve ainsi au Mexique sans avoir ni montré son passeport, ni fait aucun papiers pour l’importation temporaire de la moto

  • je m’arrête donc au bord de la route à une vingtaine de mètres après la douane pour réfléchir sur où je dois aller pour les formalités administratives

  • nous ne descendons pas de la moto car nous sommes arrêtés le long d’une zone rouge où le parking est interdit

  • il ne s’écoule pas 2 minutes qu’un policier à moto s’arrête à notre hauteur. Je me dis chouette, il va pouvoir nous aider, mais je comprends vite que la seule chose qui l’intéresse est de nous verbaliser pour nous être soi-disant parqués dans une zone interdite

  • les explications sont très difficiles car son anglais est aussi mauvais que mon espagnol

  • il veut que nous le suivions jusqu’au poste pour payer l’amende, avant de revenir à la douane pour les formalités

  • je refuse et me borne à essayer de lui dire que je voulais juste de l’aide pour trouver le bureau de douane

  • arrivent alors 2 collègues en renfort et je me dis que c’est mal barré

  • heureusement l’un d’eux parle bien l’anglais et comprend et accepte mes explications

  • ils finissent par oublier la soi-disant infraction, et nous guident autour du pâté de maison pour revenir au bureau de douane. Ouf !!

Les formalités douanières sont ensuite expédiées en moins de 30 minutes. Nous avons payé 35 CHF par personne pour le visa de 180 jours, et 400 CHF pour l’importation temporaire de la moto, dont une caution de 350 CHF qui nous sera restituée à la sortie. Nous voilà donc maintenant en règle pour poursuivre notre périple au Mexique.

Le contraste avec la Californie est immédiat et sans transition. Nous sommes bien arrivés en Amérique Centrale et ça se remarque !! Le réseau routier, le style de conduite, la nourriture et les logements, tout est différent et il va nous falloir un temps d’adaptation… Egalement pour la langue que nous ne maîtrisons pour l’instant pas du tout. Mais les gens sont amicaux et serviables, et nous sommes confiants que tout va bien se passer. On trouve d’ailleurs un chouette restaurant à Guadalupe où nous faisons un excellent repas accompagné d’un petit vin blanc local, puis nous passons la nuit à Ensenada dans un hôtel qui loue également des chambres à l’heure pour celles et ceux qui veulent prendre du bon temps… Pour notre part c’est récent, propre et on a un garage privé pour la moto, donc tout va bien et on s’organisera mieux demain.

Comme c’est tout près, nous faisons un petit détour jusqu’à La Bufadora, un évent marin pouvant atteindre jusqu’à 30 mètres de hauteur. Il s’agit d’une cheminée naturelle ouverte dans la falaise, reliée à des grottes marines. En fonction de la marée et des vagues, l'eau de mer s'écrase avec force contre la falaise et monte dans ces cheminées, jaillissant à travers l'espace comme un geyser.

Notre route nous mène ensuite à San Felipe via la Ruta 3 qui traverse la péninsule jusqu’à la mer de Cortez. C’est une petite station balnéaire où l’on fait étape pendant 2 nuits, histoire de prendre nos marques en nous laissant bercer par l’atmosphère bigarrée qui y règne.

Nous quittons San Felipe pour une journée de route en direction de Bahía de Los Angeles, sans avoir pû réserver de logement à l’avance. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais la majorité des hôtels n’ont pas de réservation en ligne. Il faut soit faire un mail auquel ils ne répondent pas, ou il faut téléphoner mais on tombe la plupart du temps sur un répondeur…

La route est belle, la météo est parfaite et tout roule avec de beaux paysages. Le premier logement envisagé après 160km n’a plus de disponibilité et on n’a pas d’autre choix que de continuer pour 170km de plus jusqu’à Bahía de Los Angeles. Il ne faut pas trop traîner car le soleil se couche à 16h30 et à 17h il fait déjà nuit noire…

Après un nouveau tronçon de belle route à travers le désert, on arrive à la Baie des Anges vers 15h30 et on se met en quête d’un hôtel. Après 3 refus et une chute au ralenti dans un chemin de sable, c’est avec soulagement qu’on trouve enfin un logement ! Comme notre logement est quasi sur la plage, on va y rester 2 nuits afin d’avoir une journée entière pour profiter du bord de mer.

Une étape de 200km dans le désert de Sonora nous amène ensuite jusqu’à Guerrero Negro, au bord de l’océan Pacifique. C’est ici que se trouve les Salinas Los Amargos, une des plus grande mine de sel du monde, avec une surface de 33 miles hectares et une production annuelle de 7 millions de tonnes. La baie voisine est aussi un lieu privilégié pour l’observation des baleines grises, mais ce n’est pas encore la saison, donc on remet cette activité à plus tard… Nous allons visiter l’endroit où se trouve le vieux phare, tout au bout d’une espèce de presqu’île. On se retrouve presque entouré par l’océan, avec des nuées de mouettes, pélicans et autres oiseaux marins qui nous survolent.

On laisse la côte Pacifique derrière nous et on repart vers la mer de Cortez, en faisant un arrêt dans le petit village de San Ignacio. Ce village est situé dans la vallée fertile de la rivière San Ignacio qui irrigue la région, la transformant en une oasis au milieu du désert. On y trouve la Misión de San Ignacio de Kadakaamán, une ancienne église des missions jésuites qui est très bien conservée.

Nous faisons ensuite étape dans la petite ville côtière de Santa Rosalia dont l’église en fer a été construite par Gustave Eiffel. Une autre particularité de l’endroit est que la majorité des maisons sont en bois.

Nous visitons la ville petite ville de Mulegé, qui est irriguée par la rivière du même nom. Cela lui donne un air d’oasis au milieu du désert et un sol fertile qui permet la culture de fruits tropicaux comme les oranges, les bananes, les citrons verts et les mangues.

La Bahía de Concepción et ses plages magnifiques sera ensuite notre décor pour quelques jours. La mer est vraiment superbe et c’est avec plaisir que l’on se baigne dans cette eau limpide qui doit bien faire autour des 23 degrés.

Sur la route de Loreto, on fait un détour jusqu’au petit village de San Javier, dans les montagnes. Un aller-retour de 70km de route sinueuse, ça fait du bien après les longues lignes droites du désert. On y visite à nouveau une ancienne église, construite par les missionnaires jésuites en 1699 dans le but de convertir les indiens Cochimi au christianisme.

Nous faisons ensuite étape pour 2 nuits dans la ville de Loreto, au bord du Golfe de Californie. Cette ville a été la première colonie espagnole sur la péninsule de Basse-Californie. Une très jolie petite ville, animée et colorée, avec une chouette zone piétonne et plein de restaurants et bars muy simpático !!

Et après le marcel, je persiste avec le sac de plage et cette couleur qui me va si bien…

En quittant Loreto nous faisons la connaissance de Jim et Sharon, un couple de motards canadiens qui ont une résidence en Basse Californie. En 2017 ils ont fait l’aller-retour Alaska-Ushaia en 11 mois et cela va sans dire que nous avons des anecdotes à nous raconter…

Après cette belle rencontre, nous prenons la route pour La Paz. Une longue étape de 365km, dont près de 250 de lignes droites bordées de rien, mis à part des cactus. Heureusement que le ciel était couvert, ce qui nous a évité d’avoir trop chaud. La ville de La Paz est la capitale de l'État de Basse-Californie du Sud. Surnommée la perle du Mexique, La Paz est située au bord de la baie du même nom, face aux Iles Espiritu Santo classées par l'UNESCO comme réserve mondiale de la biosphère. C’est une ville charmante et assez touristique, avec son front de mer et les rues autour de la cathédrale. Dans les environs se trouvent également des plages magnifiques comme El Tecolote et Balandra.

Nous quittons La Paz pour passer nos derniers jours en Basse Californie tout au sud de la péninsule, dans la région de El Cabo (le cap en français). Sur la route, nous faisons une brève étape à Todos Santos, petite ville côtière située au pied des montagnes mexicaines de la Sierra de la Laguna, sur la côte Pacifique. Il fait très chaud et avec nos habits de moto, nous n’avons pas trop envie de nous attarder.

Nous rejoignons ensuite la ville de San José del Cabo, où nous avons la chance d’être invités chez Jim et Sharon, que nous avions rencontré il y a quelques jours à Loreto. Nous passons deux nuits dans leur magnifique maison, à échanger sur nos expériences respectives, et à profiter de la piscine et de leur hospitalité remarquable. Ils nous emmènent pour une escapade dans la cité balnéaire voisine de Cabo San Luca, à l'extrémité sud de la péninsule de Basse-Californie. La ville est connue pour ses plages, ses activités nautiques et sa vie nocturne. Nous faisons une sortie en bateau jusqu’au ‘’promontoire du bout du monde’’, ainsi qu’à la Playa del Amor (Plage de l'amour) et au site de d'El Arco, une arche naturelle percée dans les falaises. La région de El Cabo est dans une autre dimension, c’est la destination de vacances des nords américains fortunés et ça n’a pas grand chose à voire avec le Mexique.

Merci à Jim et Sharon pour leur hospitalité, et pour nous avoir permis d’avoir un œil d’initiés sur cette région très touristique de la Basse Californie…

Nous partons finalement en direction de La Paz et du terminal de ferry de Pichilingue. En route nous passons par les charmants villages de Santiago puis de El Triunfo. On arrive ensuite au terminal pour les formalités douanières. Ils fouillent quasiment chaque véhicule et nous ne sommes pas mécontents d’être en avance, donc dans les premiers. Après quand même plus d’une heure d’attente, nous pouvons enfin passer la douane et procéder à l’embarquement. Une longue nuit nous attend avec une traversée de 13 heures jusqu’à Mazatlán, malheureusement sans cabine car tout était complet…

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De Mazatlán à Mexico City